
1er Outil : Et si Ralentir était la Clé pour apaiser une crise?

Pas juste pour profiter d’un thé à la menthe ou d’une balade en forêt.
Mais pour éduquer différemment, apaiser les tsunamis, se reconnecter en profondeur.
Récemment cette phrase de L’éloge de la lenteur de Carl Honoré m’a arrêtée :

Et si ralentir pouvait désamorcer une crise ?
Imaginez…
Il est 8h12. Vous êtes en retard. Votre enfant ne veut pas mettre ses chaussures.
17h45. Vous êtes à la caisse. Il hurle pour un paquet de bonbons.
21h03. Vous êtes épuisée. Il fait une crise parce qu’il ne veut pas aller dormir.
Dans ces moments-là, on a juste envie que ça s'arrête. Viiiiiiiite.
Quand on cherche à vite "gérer" la crise, on finit souvent par s’épuiser…ou crier...ou les deux.
Et si la clé...c’était de ralentir au lieu d’accélérer?
Le Prophète ﷺ ralentissait — et sa sakīna (sérénité) apaisait les gens autour de lui.
Il ﷺ vivait dans une société agitée, traversée de tensions, d’injustices et de défis immenses.
Pourtant, dans ses interactions, il prenait le temps.
Il était pleinement présent, attentif et respectueux, même (et surtout) au coeur des tensions.
Quand un enfant (ou même un chameau en détresse) venait se plaindre, pleurait, il s’asseyait. Il écoutait. Il regardait. Il posait une main sur son épaule.
Quand une femme l’interpelait en public, il s’arrêtait. Il ne coupait jamais la parole. Ne tournait jamais le dos.
Quand un homme entrait en panique dans la mosquée, il parlait avec douceur, sans jamais réagir à chaud.
"Jamais je n’ai vu quelqu’un écouter avec autant d’attention que le Messager d’Allah lorsqu’on lui parlait."
— Rapporté par al-Tirmidhî dans al-Shamā'il al-Muḥammadiyya (Les traits sublimes du Prophète)
Dans une autre version, rapportée par al-Hasan ibn ʿAlī رضي الله عنه :
"Quand quelqu’un lui parlait, il se tournait complètement vers lui avec son corps."
(al-Shamā'il, chapitre 8)
Ralentir, dans la tradition prophétique, n’est jamais une faiblesse.
C’est une force intérieure. Une présence.
C’est le choix de la conscience plutôt que de l'impulsivité, de la sagesse plutôt que de la réactivité.
Ce que ma nièce m'a permis d'incarner ce jour-là.

(bon pas toujours je dois l'avouer mais cette fois-là en tout cas ^^)…
Un jour, l’aînée de mes nièces, alors âgée de trois ans, fatiguée, s’est mise à hurler parce que je refusais de faire ce qu'elle me demandait.
(je ne sais plus ce qu'elle voulait faire avec mon ventre pour jouer mais disons que ca me gênait un peu)
Au lieu de réagir, j’ai simplement…respiré.
Je me suis assise sur le tapis. J’ai dit doucement :
“Tu ressens de la colère. Je comprends. Des fois, dans la vie, on ne fait pas ce qu'on veut. C'est frustrant. Je reste là, pour toi.”
Elle s'est calmée après quelques minutes, puis on s'est fait un "câlin de la paix".
Pas parce que j’avais “fait quelque chose”...
...mais parce que j’avais suffisamment ralenti pour l'accueillir.
Ralentir, ce n’est pas abandonner.
C’est créer un espace. Un souffle. Une pause dans la course.
Un moment où l’on peut entendre ce que l’émotion essaie de dire.
Un moment où la relation compte plus que la réaction.
Un moment où l’on se souvient qu’on n’est pas là pour "dominer", pour juste stopper un comportement…
...mais pour accompagner un être en devenir.
2e Outil : ce simple Mot qui peut désamorcer une crise…

Il y a des moments où TOUT semble partir en chochotte.
Un jouet arraché. Un cri. Une porte claquée.
Et au milieu de tout ça, un petit être débordé qui ne sait pas quoi faire avec ce qu’il ressent…
Est-ce que vous avez déjà été comme ça, impuissante…
…envahie par le bruit, le trop-plein d’émotions…
…la recherche de LA phrase qui calme, LE geste qui rassure ?
Moi oui.
En vivant ces moments-là, j’ai découvert un outil simple, un peu magique, que les neurosciences valident…
…et que le Prophète ﷺ pratiquait avec une grande rahma : nommer pour apaiser.
Notre bien-aimé Prophète ﷺ n’était pas un homme qui réprimait les émotions.
Il ne disait pas aux enfants : « tais-toi » ou aux adultes : « c’est rien ».
Il accueillait, il reflétait et il validait.
Un jour, un jeune garçon, Abû ʿUmayr, perd son petit oiseau.
(Le Prophète ﷺ avait l’habitude de plaisanter avec lui)
Il ﷺ vient le voir et lui dit :
"Yā Abā ʿUmayr, mā faʿala al-nughayr ?"
« Ô Abû ʿUmayr, qu’est devenu le petit oiseau ? »
(Bukhari et Muslim)
Un enseignant hors du commun ﷺ… qui commence par nommer la perte d’un enfant.
Pas de leçon. Pas de sermon.
Juste une question poétique, qui reconnaît la tristesse.
Le simple fait d’évoquer l’émotion crée un pont, un espace de sécurité dans lequel l’enfant peut se déposer.
Nommer pour apaiser
Les neurosciences affectives l’ont confirmé (Daniel Siegel, Catherine Gueguen) :
Quand on pose un mot juste sur une émotion, on active les zones du cerveau liées à la régulation émotionnelle.
On rétablit la connexion entre le cœur et la raison (le fameux cortex pré-frontal!).
Et ça fonctionne… dès le plus jeune âge.
Imaginez…
Votre enfant explose parce que son dessin a été déchiré.
On peut l’entendre à environ 2 km à la ronde : « C’est la piiiiiiire journée de ma vie!!! »
Au lieu de lui dire : “Tu exagères !!”, vous vous accroupissez à coté de lui, et vous lui dites, de façon à ce que lui seul vous entende :
“Tu es vraiment déçu… tu avais mis tout ton cœur dans ce dessin.”
Et là… quelque chose se passe.
Son regard se relève.
On dirait que l’air lui revient.
Il se sent vu, entendu, compris.
Le Prophète ﷺ face à la colère

Il ne lui a pas dit "Tu es mauvais de te mettre en colère ».
Il l’a invité (et nous avec lui) à reconnaître la colère pour mieux la canaliser…
…pas à la nier.
Et c’est ce qu’il faisait dans toutes ses relations :
Il écoutait les compagnons frustrés…
…comme Khawla, ra (évoquée dans Sourate Al Moujadila), qui était venue se plaindre à lui de son mari Aws, ra (celui-ci l’avait répudiée en utilisant la formule du zihar, une pratique de divorce injuste).
Il accueillait les enfants agités.
Il nommait, sans jamais juger.
Le jour où Ameni a failli jeter sa bienveillance (et sa chaussure) par la fenêtre
Vous vous souvenez d’Ameni ?
Ce personnage que j’ai inventé et qui apparaît souvent dans mes posts.
Elle vous ressemble peut-être un peu.
Une maman spirituelle, engagée, hypersensible…
…bienveillante dans ses intentions…
…mais souvent débordée par l’intensité de son quotidien…
…et celui de ses enfants.
Ameni ne manque pas d’amour.
Mais parfois, elle manque de patience.
Ou de sommeil.
Ou simplement d’un rappel qu’elle a le droit d’être humaine.
Ce jour-là, il fait 37 degrés dans la voiture.
Elle vient de récupérer son fils à l’école.
Elle a mal au dos, les bras chargés, la tête ailleurs.
Elle lui tend la main et lui dit qu’il lui a manqué, lui et son petit frère.
Il s’énerve.
Lui tourne le dos.
Jette sa chaussure dehors.
Ameni sent la vapeur lui sortir des narines.
“Ce n’est pas possible… pourquoi il réagit comme ça ?!”
Mais au fond d’elle, elle sait.
Ce n’est pas du caprice.
C’est un cœur débordé. Comme le sien.
Et un petit garçon toujours un peu (beaucoup) jaloux du petit frère.
Alors elle tente autre chose.
Elle s’accroupit. Le regarde. Respire (comme elle peut) et dit doucement :
“Tu es en colère, hein ? Peut-être que tu aurais eu besoin d’un petit moment pour souffler avant de rentrer…
Tu veux qu’on aille se promener dans le parc, juste tous les deux, avant d’aller chercher ton petit frère ? Il nous reste du temps.”
Il ne répond pas.
Mais ses poings ne tremblent plus.
Et il souffle.
Ce jour-là, Ameni a compris une chose essentielle : nommer une émotion, c’est déjà commencer à l’apaiser.
Car finalement, qu’est-ce que la CNV, sinon une manière contemporaine de retrouver le souffle prophétique dans nos relations ?
Quand on écoute sans juger, qu’on nomme ce que l’autre vit avec douceur, qu’on cherche à comprendre au lieu de punir…
…on marche, à notre échelle, sur les traces de celui qui disait :

La CNV, c’est un peu l'application de la sunna traduite dans le langage du cœur moderne : une invitation à réguler nos tempêtes intérieures pour mieux accueillir celles de nos enfants.
Ameni s’est souvenue du Prophète ﷺ.
De sa rahma.
De son regard toujours plein d’empathie, surtout envers les enfants.
De cette façon qu’il avait de comprendre, sans condamner.
Anas Ibn Malik rapporte :
" j'ai servi le Prophète (ﷺ) durant dix ans [Anas avait dix ans et quand le Prophète ﷺ est mort il avait vingt ans], jamais il ne m'a dit "Ouf" ni ne m’a dit d’une chose que je fis, pourquoi l’as-tu faite, ni d’une chose que je délaissai, pourquoi l’as-tu délaissée. Le Prophète était de ceux qui avaient le meilleur caractère.”
(Le bon caractère du Prophète Muhammad, At-Tirmidhî)
3e Outil : Comment poser une Limite ferme Sans briser le Lien ?

Est-ce que ça vous est déjà arrivé de vous dire, en pleine crise de votre enfant :
« J’aimerais bien poser un cadre, mais sans le blesser... sans devenir « ouf »… sans m’effondrer ensuite de culpabilité… »
Bienvenue dans le monde des limites bienveillantes…version parent hypersensible.
Celles qu’on veut poser fermement mais avec gentillesse, avec clarté mais sans casser la relation.
Et c’est probablement l’un des plus délicats, car il demande de marcher sur un fil entre :
- Ne pas tout laisser passer,
- Ne pas punir pour soulager notre frustration,
- Et surtout : ne pas abîmer le lien de confiance que l’on a construit avec tant de soin.
Mais la bonne nouvelle, c’est que c’est possible…
…et avec quelques clés simples, ce moment pénible peut devenir…
une occasion de croissance pour vous deux.
Une vidéo (très imparfaite mais sincère)
J’ai enregistré une mini-vidéo de 4 minutes, en marchant sur la plage (oui, ambiance mer, vent et sable collé aux chaussures).
Je ne vais pas vous mentir : la qualité sonore n’est pas Tip top (il se peut aussi que je fasse des mouvements de caméra un peu… étranges ^^)…
…mais c’était spontané, sincère et surtout : vécu.
Dans cette vidéo, je partage une scène avec ma nièce de 3 ans, qui — en pleine vague émotionnelle — m’a lancé son petit pack de jus à moitié rempli, en direction de mon pantalon blanc préféré.
(alors que je n’avais rien demandé, si ce n’est un peu de paix intérieure ^^)
Un geste de rébellion ? Pas vraiment.
C’était une impulsion pure, une explosion émotionnelle de frustration contenue, comme les enfants en vivent tant.
Et dans ces moments-là, tout se joue dans notre manière de réagir.
Je vous raconte comment j’ai posé une limite claire, sans punir, sans crier, sans culpabiliser après… et comment elle a réagi, avec une sagesse dont seuls les enfants ont le secret.
Et concrètement, comment on fait?
Voici 3 clés, que je détaille notamment dans cet article :
(et que vous pouvez noter sur un post-it ou un caillou plat de la plage si vous voulez)
1. Se connecter avant de corriger
Avant de dire « Stop », on reconnaît ce que vit l’enfant.
« Tu es très en colère, hein ? Tu voulais ce jouet et ton frère l’a pris… »
Ce simple reflet émotionnel peut désamorcer beaucoup de tension.
Les neurosciences appellent cela la co-régulation émotionnelle. Cela permet au cerveau de votre enfant de sortir de l’instinct de défense pour revenir à la relation (cf. Dr Daniel Siegel – Le cerveau de votre enfant).
2. Poser la limite avec clarté (et douceur)
« Je ne peux pas te laisser frapper. J’ai besoin que tout le monde soit en sécurité. »
Il ne s’agit pas de crier ni de punir…
…mais de dire ce qui est inacceptable, calmement, et, si besoin, d’agir physiquement avec une fermeté douce : en empêchant, en retirant, en protégeant…
Le Prophète ﷺ posait des limites sans jamais humilier ni hausser la voix.
Lorsqu’un enfant se trompait, il orientait, expliquait, et gardait le lien intact.
Omar Ibn Abi Salma (le fils de l’une des épouses du Prophète – paix et salut sur lui) a dit :
« J’étais un enfant vivant sous le toit du Messager de Dieu. Quand je mangeais avec les autres, ma main se promenait pour prendre le manger de devant eux. Le Messager de Dieu me dit alors: «Enfant! Prononce le nom de Dieu (en te mettant à table), mange avec ta main droite et mange de ce qui est devant toi». Cela n’a cessé depuis d’être ma façon de manger. »
(Rapporté par al-Boukhari et Muslim, Riyad As-Salihin chapitre 38)

3. Laisser la porte du lien ouverte
« Tu as le droit d’être fâché. Moi je suis là si tu veux un câlin, quand tu seras prêt. »
Cela peut sembler minime… mais ce message change tout.
Vous montrez à votre enfant qu’il est toujours digne d’amour, même quand vous dites non à son comportement.
Et cela, c’est le socle de la sécurité affective. ♥
En bref…
Poser une limite saine, c’est :
- Accueillir l’émotion
- Dire non au comportement
- Dire oui au lien
Ce n’est pas de la mollesse…
…ce n’est pas non plus du laxisme….
…c’est une autorité enracinée dans le respect…
…et c’est ce dont les enfants (en particulier les hypersensibles) ont le plus besoin.
→ Lire : Comment apprendre le respect (et ce petit mot crucial) à son enfant
4e Outil : Avant de lui parler…avez-vous re-calibré votre énergie ?

Imaginez : votre enfant vous regarde, les sourcils froncés, les bras croisés…
Il est à deux doigts d’exploser…
…et vous aussi.
Et là…vous avez deux options.
- Réagir « à chaud » (et le regretter…très vite après)
- Ou bien vous re-calibrer émotionnellement...en quelques secondes…avant de lui répondre quoi que ce soit.
Ce que disent les sciences
Les neurosciences affectives (notamment les travaux du Dr Catherine Gueguen et de Daniel Siegel) nous
montrent que lorsqu’un enfant est submergé par ses émotions, il n’accède plus à son cerveau rationnel.
Il a besoin de régulation, pas d’éducation sur le moment.
Et pour pouvoir aider un enfant à se réguler...
(sachant qu’il est incapable de s’auto-réguler, surtout avant 6 ans)
…il faut être soi-même régulé.
Maria Montessori le disait déjà au début du XXe siècle :

Et dans la vie du Prophète ﷺ ?
Avant de parler, il observait toujours un silence.
Un temps de présence et d’écoute.
Il ne parlait jamais sous l’emprise de la colère.
Et quand il devait corriger, il le faisait avec un équilibre incroyable de vérité et de douceur.
Face à un homme ayant uriné dans la mosquée, alors que les compagnons étaient prêts à le réprimander violemment, il dit simplement :
« Laissez-le ! Et versez un seau d’eau sur son urine. Vous avez été envoyés pour faciliter les choses, pas pour les rendre difficiles! » (al-Bukhārī et Muslim)
Comment faire concrètement ?
Voici une petite routine express (testée et approuvée) :
- Respirez lentement 3 fois, profondément.
- Observez vos ressentis sans jugement : colère ? fatigue ? peur ?
- Nommez intérieurement ce que vous ressentez.
- Posez une intention claire (ou re-connectez-vous à votre bonne intention de départ) : « Je veux me connecter à mon enfant, pas gagner une guerre. »
- Ensuite seulement, vous parlez.
Exemple tout simple à la maison…
Votre enfant renverse son verre pour la 3e fois ce matin. Vous êtes en retard. Il rigole. Vous êtes à deux doigts de péter un câble.
(si ce n’est tous les câbles ^^)
→ Stop. Inspirez.
→ Dites (si vous le pouvez, doucement, même à voix haute) :
« Je me sens tendue. Je vais d’abord respirer tranquillement. »
→ Puis :
« On va nettoyer ensemble, d’accord? Et si on posait le verre plus loin la prochaine fois, ici par exemple, pour éviter qu’il ne se renverse ? »
Vous ne faites pas que gérer une crise.
Vous enseignez une compétence émotionnelle.
Un héritage de paix.
→ Lire : Être bienveillant, mais vrai : s’inspirer de la gentillesse prophétique pour éduquer nos enfants.
5e Outil : Et si reconnecter valait mieux qu’une khotba ? (je ne parle pas de celle du vendredi ^^)

Il y a des jours comme ça…
… où vous répétez 17 fois « range tes chaussettes »…
… où votre enfant éclate parce que vous avez coupé sa banane en deux…
… où vous sentez que votre calme est une espèce en voie d’extinction…
…et dans ces moments-là, avouez : vous êtes tentée de faire une leçon de morale vite fait bien fait.
Du style :
« Tu vois, tu n’écoutes jamais !!! »,
ou le fameux « Quand on est en colère, on ne crie pas comme çaaaaa !!! »,
ou encore le grand classique « Tu vas dans ta chambre, tu reviendras quand tu seras calmé.e !!! »
(Même si, au fond, c’est nous qui avons surtout besoin de nous calmer, non ?)
Mais… et si je vous proposais autre chose ?
Pas un miracle.
Pas une astuce Pinterest impossible à appliquer quand vous êtes encore en pyjama à 14h42 avec trois lessives de retard.
Non.
Juste un petit virage de regard : et si reconnecter valait mieux que corriger ?
Connexion avant correction.
Ce n’est pas juste une jolie phrase d’affiche Instagram.
C’est ce que la psychologue américaine Jane Nelsen, fondatrice de la Discipline Positive, appelle le seul outil qu’elle regrette de ne pas avoir utilisé plus tôt.
Elle écrit :
"Ce que nous savons aujourd’hui grâce aux neurosciences, c’est que les enfants apprennent, se développent et s’épanouissent quand ils se sentent en lien, quand ils ont le sentiment d’appartenir et de compter."
Et elle ajoute :

Punir, sermonner, gronder, menacer ou culpabiliser déclenchent chez l’enfant des réactions de fuite, de lutte ou de figement.
Alors que la connexion crée un espace de sécurité, d’ouverture et de coopération.
« Je t’aime…et la réponse est non. »
C’est l’un des exemples préférés de Jane Nelsen.
C’est à la fois ferme et bienveillant.
C’est le cœur même de la discipline positive : faire respecter les limites sans casser la relation.
Et comment crée-t-on cette connexion au quotidien ?
Voici quelques clés qu’elle propose :
♥ Passer un temps spécial et exclusif avec l’enfant
♥ Écouter vraiment, sans interrompre, en arrêtant ce qu’on faisait
♥ Valider ses émotions : « Je comprends que tu sois triste… »
♥ Partager ses propres ressentis (quand c’est juste), sans faire la morale
♥ Poser des questions ouvertes au lieu d’imposer des punitions
♥ Chercher des solutions avec l’enfant après le calme, pas pendant la crise
♥ Et parfois… juste un câlin.
C’est ce que vit Kenji.
Dans une des dernières scènes du conte, sa maman le retrouve après l’avoir cherché partout.
Elle ne crie pas. Elle ne sermonne pas.
Elle lui prend la main et lui dit doucement :
« Je me suis inquiétée, Kenji. Je t’ai cherché partout. Où étais-tu ? »
Et Kenji raconte son aventure intérieure.
Pas ce qu’il a fait. Ce qu’il a ressenti.
Ce qu’il a compris sur ses émotions. Sur sa colère. Sur sa tristesse. Sur sa peur.
Et il ose même lui demander :
« Et toi, comment te sens-tu, Okāsan ? »
C’est ça, la magie d’une connexion authentique.
Elle ouvre la voie à une correction respectueuse, co-construite et alignée.
Et puis…il y a cette scène de la vie du Prophète ﷺ que j’aime particulièrement.
Un moment tout simple. Presque intime.
Le Prophète ﷺ s’était retiré un mois entier, après une tension avec ses épouses.
Les cœurs étaient un peu froissés. Les attentes peut-être lourdes.
Il avait décidé de prendre du recul. De se mettre en retrait. Certains ont même cru qu’il avait divorcé…
Mais au bout de 29 jours seulement, il revient.
Et c’est chez ‘Aïcha رضي الله عنها qu’il va en premier. Elle l’accueille, un peu étonnée, un peu taquine peut-être, et lui dit :
« Tu avais dit que tu te retirais pour un mois ; or, il ne s’est écoulé que vingt‑neuf jours. »
Et là, lui, avec un sourire — un de ces sourires qui désarment tout — lui répond simplement :
« Le mois peut aussi compter 29 jours. »
Pas de reproche. Pas de justification.
Juste une présence pleine de douceur…
…un retour vers l’autre, sans rigidité ni drama.
Il aurait pu corriger…il a préféré reconnecter.
Maintenant j’aimerais vous raconter une histoire…
…qui fera peut-être écho à la vôtre.
Une histoire sans suspense, sans cliffhanger, sans explosion hollywoodienne.
Juste une tranche de vie.
Un souvenir doux-amer, un peu flou, que j’ai attrapé au vol en observant mes nièces.
Un flash. Et cette question, qui m’a traversée comme une décharge :
« Et toi, est-ce que quelqu’un t’a appris un jour à réguler tes émotions ? »
Ma réponse intérieure a mis du temps à venir.
Pas vraiment.
Pas comme ça en tout cas.
Pas toujours avec douceur, patience et compassion.
Un jour, alors que je n’étais qu’une petite fille…
…j’ai ressenti une colère si grande que je me suis mise à frapper mon lit.
Je me souviens encore de la texture du drap sous mes mains moites.
De la chaleur dans mes joues.
De cette tension dans tout mon corps.
Sans oublier les :
« C’est reparti… »
« Tu exagères. »
Alors j’ai appris, petit à petit.
À ne plus montrer.
À être gentille.
À somatiser.
J’ai grandi avec ce message profondément ancré : Les émotions fortes sont dangereuses.
Puis…un jour, je suis devenue tata.
Et les émotions sont venues frapper à la porte.
Les siennes. Les miennes.
Multipliées. Mélangées.
Miroirs l’une de l’autre.
Je voulais l’accueillir. La comprendre. La protéger.
Mais à l’intérieur, c’était encore un peu le chaos.
Une petite fille blessée, devenue tata à temps plein…
…et qui ne savait pas toujours comment traverser une tempête émotionnelle sans y laisser des plumes.
Il m’a fallu du temps…et beaucoup d’affection.
Pour écouter.
Comprendre.
Nommer.
Guider.
Petit à petit, j’ai découvert qu’une émotion n’est jamais là par hasard.
Elle est un message. Une boussole.
Elle parle de moi. De mes besoins. De mes limites. De mes blessures.
Et plus je l’accueille, plus je la respecte, plus je peux la traverser…
…et en sortir grandie.
Alors j’ai appris à dire…
“Je ressens quelque chose de fort, et c’est OK.”
“Je vais prendre soin de moi.”
“Je vais écouter ce que cette émotion a à me dire.”
Et j’ai appris à accompagner mes nièces, sans me trahir moi-même.
Sans nier ce qui les traverse.
Ni surprotéger ce qui me dérange.
C’est ce chemin-là…que j’ai voulu mettre en images.
Avec mes pinceaux.
Mes mots.
Un chemin d’humanité, de douceur et de clarté.
Ce chemin s’appelle Kenji.
Kenji, c’est une histoire illustrée et racontée comme un petit théâtre.
Une aventure sensorielle et interactive autour des émotions.
- Neurosciences
- Sagesse universelle
- Sensibilité artistique
Tout y est pensé pour :
• valider les émotions des enfants sans jugement,
• aider à les nommer et les traverser,
• ouvrir un espace de dialogue parent-enfant,
• accompagner avec bienveillance,
• et surtout… ne plus jamais se sentir seule.
Si vous vous reconnaissez dans mon histoire…
…ou si vous souhaitez transmettre à vos enfants les outils que vous n’avez pas reçus, je vous invite à découvrir l’univers de Kenji.
Il a été créé pour vous.
Pour nous.
Pour toutes les mamas, les tatas et grands-mères hypersensibles, les Ameni du monde réel épuisées de “prendre sur elles”.
Un conte illustré à la main…
…à lire sous forme de Kamishibai, pour aider les enfants à nommer ce qu’ils vivent…
…et les parents à mettre des mots là où il n’y a souvent que des soupirs, des larmes et des silences.
♥ Le Kit complet contient :
- L’histoire de Kenji en version Kamishibai à imprimer (PDF A3)
- Une vidéo de démonstration (lecture avec deux enfants hypersensibles)
- Un guide pédagogique à destination des parents
- Une Mind Map illustrée des 3 étapes R de Kenji pour naviguer les émotions comme une surfeuse pro
- Et 4 affiches CNV pour créer un vrai coin des émotions
Note : L’histoire est uniquement disponible en version Kamishibai imprimable (pas de livret classique).
Téléchargement immédiat, imprimable dès ce soir.
→ Je télécharge le Kit Kenji maintenant
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