Ce petit mot qui change tout à enseigner d'urgence à son enfant...

Ce mot, c’est… roulement de tambour

….« NON ».

Et là, vous vous dites peut-être :

« Euh… mon enfant sait très bien dire non, merci ! Il passe sa vie à me dire non ! »

Oui, bien sûr…

…Il sait dire non quand il ne veut pas mettre ses chaussures…

…quand c’est l’heure d’éteindre l’écran…

…ou quand vous lui proposez des brocolis vapeur à la place du chocolat 🙂

Mais la vraie question, c’est :

Sait-il dire NON quand il est mal à l’aise ? Quand quelqu’un envahit son espace ? Quand une situation le dérange sans qu’il sache pourquoi ?

Parce que ce sont ces "non" silencieux que beaucoup d’enfants n’osent pas dire… et qui peuvent les mettre en danger.

Le consentement, ça commence à la maison (et très tôt)

Quand je parle de consentement, je parle en grand, en large…

Pas seulement dans les situations graves ou dans les grands discours de société.

Je parle du quotidien : le corps, les choix, les émotions, les interactions.

Et juste une précision importante…

…Ici, on ne parle pas de sexualité, parce qu’un enfant n’est jamais concerné par ce sujet en tant qu’acteur. Un enfant n’est jamais consentant face aux sollicitations d’un adulte. Point final.

Mais il y a aujourd’hui un discours insidieux, dangereux et franchement glaçant, qui tente de glisser l’idée qu’un enfant pourrait « ne pas dire non »…donc être consentant.

Genre :

« Bah il n’a pas dit non… il ne s’est pas défendu… donc il était d’accord ? »

Non, non et toujours NON.

Même sans parler de foi ou de bon sens parental de base, les professionnels de l’enfance sont unanimes.

Je pense notamment au pédopsychiatre Maurice Berger, qui a co-écrit Dangers de l’éducation à la sexualité pour les enfants et les adolescents : un livre précieux, rigoureux, et qui remet les pendules à l’heure.

Protéger un enfant, c’est aussi l’éduquer

On ne peut pas tout prévoir. Mais on peut prévenir, renforcer, outiller.

Et un des meilleurs moyens de protéger son enfant, c’est de lui apprendre très tôt :

  • à reconnaître ce qui le met mal à l’aise,
  • à dire non quand il le sent,
  • à mettre des mots justes sur ce qu’il ressent,
  • à demander de l’aide à une personne de confiance (vous, entre autres ♥),
  • à respecter son corps et celui des autres.

Parce que, soyons honnêtes…

…Un enfant à qui on n’a jamais appris à dire « non » en toute sécurité devient une proie plus facile pour les manipulateurs de toutes sortes.

Le consentement, ça se vit, pas juste ça se dit

Il y a deux façons d’enseigner quelque chose à un enfant :

  1. En lui disant.
  2. En lui montrant.

Et devinez laquelle il retiendra le plus ? (Spoiler alert : c’est la 2.)

Donc oui, vous pouvez lui parler du respect du corps, de la politesse, de l’écoute... Mais si, dans la même journée, vous :

  • l’habillez sans prévenir,
  • le forcez à faire un bisou à Mamie alors qu’il recule,
  • lui coupez la parole quand il exprime une émotion,

…il retiendra que ses limites ne comptent pas vraiment.

Alors que si vous lui demandez sa permission avant de le prendre dans les bras, si vous écoutez ses « non » sans le juger, si vous respectez ses préférences, même quand elles vous dérangent un peu…

…vous lui offrez un modèle de respect…

…qu’il va copier.

Et là, ça commence à faire des petits miracles.

5 scènes du quotidien où dire NON change tout

1. « Je peux te faire un câlin ? »

C’est bête comme bonjour, mais ça change tout.
Avant de prendre votre enfant dans vos bras : demandez. Et écoutez sa réponse.

Oui, même si vous êtes super câlin et que c’est votre bébé d’amour.

Pourquoi ? Parce que son corps lui appartient.

Et que s’il apprend avec vous qu’il peut dire non… il saura le faire ailleurs, quand ça compte vraiment.

2. « Tonton veut te faire un bisou, tu veux ? »

Spoiler : non, il ne veut pas.

Et ce n’est pas grave. Ce n’est pas malpoli.
C’est sain. C’est protecteur.

Alors au lieu de dire :

« Allez, fais un bisou à Tonton, il va être triste… »

Dites plutôt :

« Tu préfères faire coucou de loin ? C’est toi qui choisis. »

3. « Je peux t’aider à mettre ton t-shirt ? »

On le fait souvent sans y penser. On débarque avec la tenue du jour, et hop, on enfile tout ça fissa parce qu’il faut partir.

Mais si on lui disait :

« Tu veux que je t’aide ou tu veux essayer tout seul ? »

…on lui donne le choix, l’autonomie, la confiance. Et là, vous êtes en mode Montessori sans le savoir. 

4. « Tu préfères jouer à quoi ? »

Donner des choix simples, c’est aussi une forme de respect du consentement.
C’est reconnaître que votre enfant n’est pas une marionnette, mais une personne avec des goûts, des besoins et des idées.

Et plus vous l’impliquerez dans les petites décisions, plus il apprendra à faire des choix et à les exprimer.

5. « Tu veux en parler ? »

Parfois, l’enfant dit non avec son corps, avec ses larmes, avec un silence.

Et juste être là, dire :

« Tu veux m’expliquer ce que tu ressens ? »

…c’est lui apprendre que ses émotions comptent.

Et ça, c’est un vaccin émotionnel à long terme. ♥

Ce que dit Montessori (et ça date pas d’hier)

Maria Montessori, cette grande dame, disait déjà au début du XXe siècle :

Elle insistait sur le respect du rythme de l’enfant, de ses choix, de ses émotions.

Et elle disait aussi que le consentement de l’enfant ne devait jamais être ignoré, même dans les petits gestes du quotidien.

Pas pour tout lui laisser faire, non.

Mais pour qu’il se sente respecté… et donc qu’il apprenne à respecter.

Et le Prophète ﷺ, dans tout ça ?

Parlons maintenant du plus bel exemple qu’on puisse suivre.

Le Prophète Muhammad ﷺ était d’une douceur extraordinaire avec les enfants.

Jamais brutal, jamais moqueur, jamais dans la contrainte.

Il saluait les enfants en premier.

« Le Messager d’Allah passait auprès des enfants et les saluait. » 

(Sahih al-Bukhari, 6247 ; Muslim, 2168)

Il demanda la permission à un petit garçon qui se trouvait à sa droite à table, de servir les personnes à sa gauche avant lui, car elles étaient plus âgées. 

Le petit garçon refusa et il (ﷺ) respecta son droit à être servi le premier.

D'après Sahl ibn Sa'd (qu'Allah soit satisfait de lui) :

Et il jouait avec ses petits-enfants, les portait sur son dos, riait avec eux.

Jamais il ne ridiculisait ou ne forçait.

C’est ça, l’éducation prophétique : respecter les plus petits comme on respecte les plus grands.

Et donc… on fait comment en vrai ?

Voici quelques clés très concrètes à garder en tête :

♥ Demander la permission avant d’agir sur leur corps.

♥ Respecter leurs refus (même si ça pique un peu l’égo ou le planning).

♥ Les impliquer dans les décisions qui les concernent.

♥ Écouter leurs émotions sans les minimiser.

♥ Leur montrer, jour après jour, que leur corps leur appartient.

Un coup de pouce rigolo (mais non moins puissant)

Vous voulez un outil simple, joyeux, et qui apprend à votre enfant à poser ses limites sans violence ?

Découvrez Kenji, une histoire interactive pleine de douceur et de rebondissements qui renforce l’estime de soi et le respect mutuel (lien ici).

Et si vous sentez que votre enfant a besoin de gagner en confiance, (re)lisez cet article : il pourrait bien vous surprendre…

À retenir

Apprendre à votre enfant à dire « non », ce n’est pas lui apprendre à s’opposer tout le temps.

C’est lui apprendre à se respecter, à écouter son cœur, et à faire entendre sa voix dans un monde qui essaie parfois de la faire taire.

Et comme le disait Maria Montessori :

« L’éducation est une arme de paix. »

Alors semons cette paix…un petit « non » à la fois.

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