[5 PIÈGES ÉP 3/10] cette confusion à l’origine de nombreuses prises de tête dans la famille
Dans les dernières leçons, nous avons vu le premier piège de notre éducation analysé par Thomas d’Ansembourg : « faire toujours plus pour être reconnu » et comment nous y sommes tombés…
Je vais tenter d’illustrer le deuxième piège par une nouvelle image :

« Pour beaucoup d’entre nous quand l’autre est content tout va bien, mais quand l’autre est fâché rien ne va plus.
« Cela nous rend très dépendant et vulnérable.
« Nous pensons maîtriser notre vie mais en réalité nous sommes sous la coupe du regard de l’autre.
« Quand on constate qu’on met la moitié de son énergie pour plaire à l’autre et l’autre moitié pour éviter de lui déplaire, que reste-t-il de notre élan de vie, celui de faire les choses qu’on ressent comme justes? Pas grand chose. »
On me sur-adaptant à l’autre je deviens un personnage finalement, je ne suis plus moi-même.
Ce manque d’estime de soi a de nombreuses répercussions dans notre relation à l’autre.
Une des répercussions c’est qu’on a du mal à tolérer les désaccords (et donc les conflits).
Quand un de mes proches (mon enfant ou mon époux.se par exemple) a des idées très différentes des miennes sur un sujet qui me tient à cœur, suis-je capable de les entendre tranquillement?
De l’écouter et me dire :
« Mon enfant / époux.se a des idées tellement différentes des miennes, comme c’est intéressant !
Nous avons tellement de points communs mais là nous divergeons complètement…que c’est riche !
C’est l’occasion de laisser tomber quelques couches d’égo encombrant...ça rafraîchit !
Et puis le temps que je consacre à l’écouter, il / elle aussi m’en consacrera toute à l’heure pour m’écouter à son tour.
Nous allons grandir en nous rencontrant ! »
Suis-je capable d’écouter ce proche et résister plus de 30 secondes sans réagir et dire « Oui, mais attends…!! Parce que MOI JE…!! » ?
Suis-je capable de tolérer le désaccord ?
Qu’est-ce qui est en jeu ici ?
Pourquoi pouvons-nous avoir de belles idées théoriques sur la tolérance, la richesse de nos différences…puis quand ça se passe dans la famille...partir en cacahuète ?
Thomas d’Ansembourg explique cela par le fait qu’on soit pris dans une "vieille confusion qui génère beaucoup de tragédies dans nos civilisations : nous confondons « désaccord » et « désamour »
Pourtant ce n’est pas la même chose.
Est-ce que l’amour est conditionné par « je t’aime si tu es d’accord avec moi! » ?
Est-ce que je ne reproduis pas le vieux schéma :
« Je t’aime si tu es sage, poli et me ramène de bonnes notes » ?
(et : « si tu es triste, en colère, mal habillé et me ramène de mauvaises notes je ne veux pas te voir! » ?)
Qu’est-ce qu’on aurait aimé entendre quand on était enfant?
Cette clarification :
« Je t’aime profondément, tu es mon enfant chéri et je t’aimerais toute ma vie parce que tu es sacré pour moi…et je suis en colère par rapport à ce que tu as fait / dit et je veux que tu l’entendes ! »
Une fois la sécurité affective assurée, on aurait pu entendre la réprimande de bonne grâce et avec bon sens…car l’amour n’aurait pas été mis en cause.
Malheureusement nos parents pouvaient mélanger les choses et nous faire ressentir (ou parfois même dire) ça :
« je ne t’aime pas quand tu es comme ça ! Hors de ma vue. Tu reviendras quand tu correspondras à mes attentes! »
La conséquence de ça c’est beaucoup d’insécurité affective, la difficulté à tolérer le désaccord (car nous y voyons du désamour) et la difficulté à mettre l’estime de soi en soi.
On pourrait résumer ce deuxième piège de notre éducation « gentille » par le fait de faire dépendre notre estime de soi de l’autre, de mettre notre estime de soi dans le regard de l’autre.
Ce n’est pas toujours confortable de constater que l’on manque d’estime de soi.
Heureusement elle peut se développer, comme un jardin qui se cultive.
Ce deuxième piège de notre éducation en amène un troisième…
(bah oui sinon ce ne serait pas drôle ^^)
On en parle dans la prochaine leçon!
CLIQUEZ ICI POUR LA LEÇON 2/10 CLIQUEZ ICI POUR LA LEÇON 4/10